La Bardane

Bardane officinale (Arctium lappa) est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Astéracées
Bardane officinale (Arctium lappa)

Souvenir…

Quel enfant ne s’est pas retrouvé un jour avec, sur son manteau ou son pull, ces petites boules poilues et teigneuses envoyées gentiment par un de ses camarades ? Il l’ignorait sans doute alors – et l’ignore peut-être encore – qu’il portait sur lui des fruits de la Bardane, une des plantes les plus utilisées dans le traitement des maladies de la peau.

Un peu de botanique

 La grande Bardane ou Bardane officinale (Arctium lappa) est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Astéracées (anciennement Composées). Elle est
parfois cultivée comme plante potagère, pour sa racine, consommée en tant que légume, proche du Salsifi. Les anciens la surnommaient « Herbe aux teigneux ». Elle peut atteindre deux mètres de hauteur, et sa racine principale cinquante centimètres. Elle fleurit en été, ses fleurs sont de couleur violette, assemblées en grappes. On la trouve couramment sur le bord des chemins.

Composition chimique

On trouve dans sa racine une substance de stockage qu’on appelle Inuline, composée principalement de sucres. La racine et la feuille contiennent des molécules chimiques à activité antibactérienne. On y trouve également une huile essentielle.

Propriétés

Bardane2* Son activité principale s’exerce sur le pancréas, organe essentiel à la digestion grace à la production d’enzymes digestifs (pancréas exocrine) et à la régulation de la glycémie (pancréas endocrine). Elle stimule les deux fonctions pancréatiques et possède de par le fait des propriétés hypoglycémiantes (feuille).

* Autre activité importante de la Bardane, son action antibactérienne vis à vis de plusieurs germes dont le staphylocoque. Elle agit essentiellement comme antiinfectieux aux niveaux cutané, génital et urinaire.

* A signaler, une activité diurétique, d’une part sur le volume des urines, d’autre part sur l’élimination de l’urée.

Usages traditionnels

* Décoction de racine fraîche : utilisée traditionnellement comme dépuratif dans le traitement de la goutte et des rhumatismes, contre le diabète, la furonculose, l’acné, l’impétigo et les dartres.

* Décoction de feuilles fraîches : utilisée en lotion contre la chute des cheveux et en applications locales sur les bleus, contusions et articulations douloureuses.

Usage vétérinaire

Son action stimulante du pancréas et ses propriétés antibiotiques en font la plante de base dans le traitement des infections de la peau, qu’elles soient bénignes : impétigo, folliculite, acné, ou graves : pyodermites.L’enseignement de mes maîtres ainsi que mon expérience personnelle m’ont démontré la relation étroite qui unit le fonctionnement du pancréas et les infections cutanées. La nature est bien faite dans la mesure où elle a donné à une même plante le pouvoir de stimuler le pancréas, et une activité antibiotique. Il m’est arrivé durant toutes ces années d’être confronté à plusieurs cas de chiens faisant des infections de la peau à répétition et qui finissaient par basculer dans cette maladie d’origine pancréatique qu’est le diabète.

J’utilise la Bardane systématiquement dans le traitement de ces maladies, soit seule dans les cas bénins, soit associée à des huiles essentielles par voie générale et locale dans les cas plus graves ou plus anciens, et , si besoin, à des plantes de soutien d’autres organes impliqués dans la maladie.

Exemple clinique

J’ai été régulièrement confronté à de jeunes chiots qui, au moment des premières vaccinations – et donc des premiers examens cliniques – présentaient de la folliculite ( pustules) étendue au niveau du ventre et parfois du menton. Alors que l’allopathie utilise systématiquement des antibiotiques, la phytothérapie va permettre de les éviter car en dehors du risque classique d’apparition de résistances bactériennes, ils dépriment les défenses naturelles de l’organisme et ouvrent ainsi la porte aux récidives. Le traitement phytothérapique consistera donc à prescrire des prises régulières de Bardane, sous forme d’extrait fluide le plus souvent, associée à un shampoing bactéricide et des huiles essentielles en applications locales.

Bibliographie

* Drs C. Duraffourd et JC. Lapraz  » traité de phytothérapie clinique « 

* Dr. H. Leclerc  » traité de phytothérapie « 

* J. Palaiseul  » nos grand-mères savaient « 

* Wikipédia  » the free encyclopedia «