Thuya est sans aucun doute le remède homéopathique le plus utilisé par les homéopathes pour son action sur les verrues, nodules, tumeurs et prévention des suites vaccinales.
BOTANIQUE
Personnage important des zones pavillonnaires, il est encore actuellement le composant essentiel des haies de partage des propriétés, ce qui lui a valu la dénomination de « béton vert ».
Le Thuya occidental (Thuja occidentalis ) est une espèce de conifère de la famille des Cupressacées, originaire du Nord-Est de l’Amérique du Nord.
Il fut introduit en Europe dès 1540.
Le mot « Thuya » vient du grec ancien, en référence à son bois parfumé (le mot grec thuos signifie bois parfumé)
Petit arbre de 15 à 20 mètres de haut avec un tronc de 40 cm de diamètre (dimensions qui peuvent atteindre exceptionnellement 30 m et 1,6 m respectivement).
L’écorce de couleur rouge brun . Le feuillage est constitué de rameaux aplatis recouverts de feuilles en forme d’écaille de 3 à 5 mm de long. La couleur de la face supérieure est vert foncé alors que la face inférieure est vert jaunâtre.
Les fruits sont des cônes élancés, vert jaune devenant bruns à maturité; ils mesurent de 8 à 12 mm de long sur 4 à 5 mm de large et sont formés de 4 à 5 écailles
COMPOSITION CHIMIQUE
Composants principaux de la plante
* Une huile essentielle, composée de :
– Monoterpènes : sabinène, limonène
– Cétones monoterpéniques : thuyone (30 à 60 %), isothuyone, fenchone, camphre
– Sesquiterpènes oxygénés
* Des polysaccharides
* Des flavonoïdes
* Thuyaplicines alpha, béta et gamma
* Lignanes
* Tanins
Le feuillage est riche en Vitamine C (fut utilisé comme remède contre le Scorbut)
USAGES
Le bois de thuya peut se fendre facilement et résiste particulièrement bien à la pourriture. Ce bois est vendu sous la dénomination commerciale de « red cedar ». Il a trouvé de nombreuses applications depuis la fabrication de coffres qui repoussent les mites jusqu’aux bardeaux de couverture. Les planches sont utilisées comme revêtement mural. Les troncs de thuya sont souvent employés pour faire des poteaux et barres de clôture.
USAGE MEDICINAL
La toxicité de l’huile essentielle, liée à la présence de cétones en proportion importante, limite sa prescription à l’usage externe. C’est ainsi qu’elle est utilisée en traitement local des verrues.
La teinture-mère de feuilles (extrait alcoolique) est utilisée dans la même indication.
LE REMEDE HOMEOPATHIQUE – Ses CaractéristiquesLe remède est préparé à partir de la teinture-mère de feuilles (macération et broyage dans de l’alcool à 60 °), par dilutions successives conformément à la méthode préconisée par Samuel Hahnemann (voir chapitre sur les origines de l’homéopathie).
Thuya est en médecine homéopathique le chef de file de la Sycose, l’une des grandes diathèses homéopathiques (diathèse sycotique = tendance aux sécrétions purulentes et aux néoformations).
Grands signes du remède :
1) Signes mentaux
- Rigidité – Idées fixes – Sentiment de culpabilité
- Renfermé
- Fanatisme (religieux par exemple)
- Sensation d’avoir un être vivant dans le ventre (grossesse nerveuse par exemple)
- Peur des étrangers
- Rêves de mort
2) Signes généraux
- Peau grasse – Odeur corporelle forte
- Sécrétions verdâtres ou jaune-verdâtres (coryza par exemple)
- Affections génito-urinaires
- Verrues – Excroissances – Condylomes – Polypes
- Douleurs très localisées
- Problèmes d’ongles
3) Modalités
- Très sensible et aggravé au temps froid et humide
- Aggravation après minuit
- Suites de vaccination
USAGE VETERINAIRE
- Grossesse nerveuse chez la chienne : chienne qui cherche à faire un nid, une couche alors qu’elle n’est pas gravide
- Suites de vaccination, type nodules ou fibrose au point d’injection. D’après mon expérience personnelle, le grand remède homéopathique des suites vaccinales graves n’est pas Thuya mais Silicea.
- Chalazions, orgelets, en association avec Staphysagria
- Métrites, coryzas, conjonctivites purulentes
- Verrues en traitement local (TM)
POUR TERMINER, une anecdote personnelle
Il y a quelques années, je reçois en consultation une vieille dame, accompagnée d’un vieux chat. La pauvre bête n’est qu’un amoncellement, de la tête aux griffes, de tumeurs cutanées de la taille d’une noix. Je n’ai pas compté, mais il devait bien y en avoir une vingtaine. Dans l’échange qui s’en suit, cette dame me dit : « Je ne comprends pas pourquoi mon chat a toutes ces tumeurs, ça fait un an que je lui donne Thuya tous les jours en prévention » !
Le félin avait tout simplement fait ce que l’on appelle en homéopathie une pathogénésie. C’est le remède qui, donné régulièrement, avait provoqué la maladie.
Cet exemple démontre qu’il ne faut surtout pas donner les remèdes homéopathiques pendant longtemps, surtout s’ils ne semblent avoir aucun effet.
BIBLIOGRAPHIE
- Frans Vermeulen « Concordant Materia Medica »
- Wikipedia, l’encyclopédie du Web