Un des plus grands remèdes homéopathiques, de ceux qu’on appelle les polychrestes.
Mais aussi un de ceux que les homéopathes craignent le plus, de par l’inconstance de son action, et de par les aggravations redoutables qu’il peut provoquer. Certains préconisent même de ne pas le répéter, d’autres ne le prescrivent jamais.
C’est, en médecine vétérinaire, un des remèdes que l’on rencontre le plus dans le traitement homéopathique des maladies de la peau.
LE SOUFRE, base du remède
Retrouvé aussi bien dans les volcans que dans tous les êtres vivants, le soufre est reconnaissable entre tous les éléments pour sa couleur jaune vif.
Sur Terre, il se trouve en grande quantité, soit à l’état natif, soit associé à d’autres éléments sous forme de sulfures (par exemple : la pyrite) et de sulfates (par exemple : le gypse). On le trouve également dans les gisements de charbon, de pétrole et de gaz, ce qui nécessite son élimination avant emploi comme combustible parce que l’anhydride sulfureux produit par combustion se combine avec l’eau présente dans l’atmosphère (gouttelettes de pluie) pour produire les pluies acides dont on a connu les dégâts causés dans les forêts d’Europe centrale.
- Symbole chimique : S
- Numéro atomique : 16
Historique
Le soufre est connu depuis l’Antiquité. Homère mentionna le soufre comme « éloignant la vermine » ; Dioscoride le décrit comme un corps jaune facilement réduit en poudre, qui brûle avec une petite flamme bleue accompagnée d’une fumée irritante (le dioxyde de soufre) utilisée par les militaires pour faire fuir l’ennemi. Aux environs du XIIe siècle, les Chinois inventèrent la poudre à canon en le mélangeant avec du salpêtre (nitrate de potassium) et du charbon et ils ont donné au soufre son propre symbole alchimique. Toutefois, il a fallu attendre les années 1770 pour qu’Antoine-Laurent Lavoisier convainc la communauté scientifique que le soufre était un élément et non pas un composé.
Propriétés
C’est un non-métal, ou métalloïde, d’aspect jaune pâle qui peut se combiner avec l’hydrogène pour donner le sulfure d’hydrogène, le fameux H2S, gaz toxique qui présente une odeur caractéristique d’œufs pourris. Il brûle avec une flamme bleue qui émet une odeur particulièrement suffocante (le dioxyde de soufre SO2). Le soufre est insoluble dans l’eau mais est soluble dans le sulfure de carbone (CS2), les hydrocarbures et d’autres solvants apolaires. Le soufre est le dixième élément le plus abondant de l’Univers : on le trouve dans les météorites et il est présent sous formes solide, fondue et gazeuse sur Io, le satellite volcanique de Jupiter
Utilisations
Le soufre est employé dans de nombreux processus industriels tels que la production d’acide sulfurique, la production de poudre à canon et la vulcanisation du caoutchouc. Le soufre est aussi employé comme fongicide, dans la fabrication de pesticides (par exemple le malathion), des allumettes, des feux d’artifice. Les sulfites , sels de l’acide sulfureux (H2SO3), sont bien connus des amateurs de vin. On les y ajoute comme conservateurs, grâce à leurs propriétés oxydantes et antibactériennes. Ils sont également employés pour blanchir le papier et les fruits secs. Le thiosulfate de sodium ou d’ammonium est employé comme agent de fixage en photographie. On l’emploie aussi pour l’extraction des phosphates qui entrent dans la composition des engrais. L’acide sulfurique sert également au traitement des eaux ou au raffinage pétrolier. Le sulfure de carbone a lui aussi beaucoup d’applications, comme la production de cellophane ou de produits phytosanitaires. Le sulfate de calcium est la principale forme de soufre retrouvée dans les engrais. Les formes organiques du soufre sont également très prisées par l’industrie pharmaceutique : de nombreux antibiotiques, comme la pénicilline, en contiennent.
Rôle biologique
Le soufre joue un rôle biologique important, notamment par sa présence dans des enzymes communes à toutes les cellules vivantes et dans des acides aminés tels que la méthionine, l’homocystéine et la taurine. Les ponts disulfure entre polypeptides jouent un rôle très important dans l’assemblage et la structure de protéines comme l’insuline. Le soufre inorganique est présent dans les centres fer-soufre de métalloprotéines. C’est aussi un composant de certaines vitamines (thiamine et biotine), du tissu conjonctif, des cartilages, des tendons et des os, mais également d’arômes qui donnent leur goût à la truffe, l’oignon et bien sûr l’ail. Dans la nature, le soufre sous forme de sulfure a de nombreux effets néfastes sur la santé : effets neurologiques, perturbation de la circulation, dégradation du système immunitaire, dysfonctionnement des reins et du foie, modification du métabolisme hormonal, etc.
Le remède homéopathique – Ses principaux signes
Le docteur Lamothe, pédiatre homéopathe, dit de lui : » SULFUR est le plus grand remède hahnemannien. Il est certainement le remède qui suscite le plus de discussions individuelles et d´écoles, et sa prescription est manifestement difficile, ce qui est paradoxal pour un remède capable de guérir une grande part des souffrances de l´humanité. «
Signes mentaux
- A besoin d’être le centre de l’attention
- Très sociable
- Peur des endroits élevés
Signes généraux
- Prurit important
- A toujours trop chaud
- Recherche les endroits frais et le grand air
- Congestions veineuses localisées : tête, face, intérieur des coussinets plantaires, avec sensation de chaleur et de brûlure
- Ne supporte pas les pièces fermées, chaudes
- Aggravation des symptômes la nuit, vers 4-5 heures du matin, et vers 11 heures du matin
- Facilement fatigué. Ne supporte pas de rester longtemps debout
- Tendance à l’hypoglycémie. Fort désir de sucreries
- Sale, n’aime pas qu’on le lave. Se roule volontiers dans la boue et la saleté
- Secrétions malodorantes (urines, selles, peau) et excoriantes
Signes physiques
- Anus rouge, avec prurit et léchage
- Muqueuses, conjonctives, pavillons auriculaires, peau, rouges
- Un des principaux remèdes de pathologies apparues après suppression d’éruptions
Les indications essentielles
Sulfur fait partie de cette catégorie de remèdes qu’on appelles les remèdes « centrifuges », c’est-à-dire qu’il va exprimer ses déséquilibres et pathologies en externe. Pour cette raison, toutes ses pathologies vont apparaître au niveau de la peau, et c’est pour cela que l’individu Sulfur sera plutôt un individu sympathique, bien dans sa peau et bon vivant, contrairement à celui qui exprimera ses pathologies en interne.
C’est ainsi qu’on le rencontrera dans :
- eczémas
- dermatites atopiques et parasitaires
- infections cutanées
- écoulements purulents
- ulcérations cutanées
- oedèmes, allergies,…
Et toute pathologie chez un individu de type Sulfur…
Un cas clinique
Sultan est un Berger allemand mâle âgé de six ans. Sa maitresse me l’amène car elle ne s’en sort pas des démangeaisons de son chien malgré les traitements successifs allopathiques administrés. Sultan se gratte sans arrêt. L’examen clinique montre la présence de nombreuses papules sur le corps, l’intérieur des coussinets plantaires, et le pourtour de la truffe.
L’état général est bon; Sultan est un chien très sociable qui n’aime pas la chaleur; il halète fréquemment et dort sur le carrelage froid. Son appétit est bon; il réclame souvent des sucreries.
Je lui prescris trois granules de Sulfur 9 CH deux fois par semaine jusqu’à guérison. Revu six mois plus tard, l’amélioration est très nette : Sultan ne se gratte plus et les plaies et boutons ont disparu. L’examen clinique montre un animal en pleine forme avec un poil et une peau superbes.
Bibliographie
- Dr. Frans Vermeulen : « Synoptic Materia Medica »
- Dr. J. Lamothe : « Homéopathie pédiatrique »
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