Un des grands remèdes de l’arsenal thérapeutique homéopathique, Nux Vomica est toutefois plus utilisé en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire. C’est en effet le grand remède des excès de toutes sortes et des stress de la vie quotidienne auxquels nos animaux échappent.
ORIGINE BOTANIQUE
La Noix Vomique est le fruit du Vomiquier, grand arbre de la famille des Loganiacées « Strychnos Nux Vomica« , originaire d’Inde et d’Asie du Sud-Est. Les fleurs, petites et de couleur blanc-verdâtre, donnent un fruit de la taille et de la couleur d’une petite orange, la Noix Vomique. Celui-ci renferme plusieurs graines riches de deux alcaloïdes extrêmement toxiques, la strychnine et la brucine.
L’intoxication se manifeste par une atteinte progressive des muscles de l’organisme : spasmes et tétanisation. Les muscles locomoteurs sont touchés les premiers, suivis par les organes internes : atteinte digestive avec vomissements violents, puis cardio-respiratoire aboutissant à la mort.
La strychnine est extraite des graines contenues dans les « noix ». Elle est surtout utilisée comme poison contre les espèces nuisibles, mais a également été utilisée dans la préparation de médicaments pour le traitement de certains types de paralysie. Elle a également été utilisée comme produit euthanasiant chez les carnivores domestiques.
Le remède homéopathique est préparé à partir des graines mises en macération dans l’alcool, puis par dilution et dynamisation successives.
SIGNES
* Signes mentaux
– Irritable, intolérant, querelleur, ne supportant pas la moindre contrariété, pouvant devenir agressif.
– dominant, indépendant, jaloux.
– hypersensible aux stimulations extérieures : bruit, lumière…
* Signes généraux
– très frileux
– obsédé sexuel
– tendance aux spasmes de toute nature : nerveux, musculaires (crampes), digestifs (vomissements, constipation).
Comme vous pouvez le constater, nous avons affaire à un individu au système nerveux complètement déréglé, en hyperfonctionnement permanent.
EXEMPLE D’UTILISATION
Oscar, le petit chien de la maison est malade, il vomit sans arrêt, tremble en permanence et cherche à se mettre contre les radiateurs. Lui qui est si gentil d’habitude est devenu désagréable, il ne veut pas qu’on l’approche, cherche à mordre si on le touche. Vous me diriez » pas étonnant qu’il soit malade, il a volé la moitié du gâteau hier soir « . Une bonne diète et Nux Vomica 7 CH : 3 granules donnés régulièrement dans la journée; tout va rentrer dans l’ordre rapidement.
UN CAS CLINIQUE : mon premier « miracle » homéopathique
« Jack » est un pur Teckel à poil ras de couleur fauve; il appartient au préposé des services postaux qui dépose le courrier tous les jours à mon Cabinet; en d’autres termes à mon facteur. Il possède le caractère habituel de cette race : vif, hargneux, intolérant à la contradiction et aux manipulations du vétérinaire. Je le suis depuis sa naissance; tout va bien jusqu’au jour où « Jack » se paralyse brutalement : il se déplace avec les deux pattes arrières sous lui, tendues vers l’avant et bloquées dans cette position. Il s’agit d’une hernie discale au stade 3, celui de la paralysie tonique. La douleur est très vive, il urine et défèque sous lui et ne se déplace quasiment plus. Différents traitements vont se succéder pendant un mois sans aucune amélioration : corticoïdes, antiinflammatoires, mésothérapie, rien n’ y fait. Les propriétaires de « Jack » n’en pouvant plus de voir leur chien souffrir finissent par prendre rendez-vous pour le faire euthanasier. Or, je viens juste de commencer ma formation en homéopathie et le premier remède que l’on a travaillé est ‘Nux Vomica« . Tout chez Jack me fait penser à ce remède : son caractère habituel ainsi que sa façon de réagir à sa maladie. Tant qu’à faire de l’euthanasier, je propose donc à ses maîtres d’essayer ce moyen thérapeutique que je suis en train de découvrir. Jack reçoit alors une dose-globules de « Nux Vomica » en 15 CH. Trois jours plus tard, je vois « débarquer » dans mon Cabinet toute la famille accompagnée de Jack; il marche normalement et n’a plus de douleurs !
Cett histoire s’est passée il y a trente ans; d’une part elle m’a confirmé dans mon choix de travailler cette médecine, d’autre part je n’oublierai jamais le regard des enfants. Imaginez-le, je venais de réaliser un miracle et de sauver leur chien de la mort… Jack a poursuivi ensuite sa vie de chien normalement, sans aucune récidive.