Un autre grand remède de l’arsenal thérapeutique homéopathique. Remède à réputation féminine, il est particulièrement ciblé sur les contrariétés et autres contradictions.
Strychnos Ignatii
De par sa famille botanique – les Logagniacées – et sa composition chimique, Ignatia est très proche d’un autre grand remède que nous avons traité précédemment, Nux Vomica, remède d’essence plus « masculine ».
Botanique
Strychnos Ignatii, dénommé auparavant Ignatia amara, est une liane originaire des Philippines; elle fait partie de la famille des Logagniacées, famille botanique dans laquelle se trouvent également deux autres grands remèdes homéopathiques : Nux Vomica et Gelsemium. Son fruit est la fève de Saint Ignace; c’est lui qui permet l’obtention du remède homéopathique, préparé à partir des fèves mises en macération dans l’alcool, puis par dilution et dynamisation successives.
Composition chimique
Comme chez Nux Vomica (cf), la fève renferme deux alcaloïdes extrêmement toxiques : la Strychnine et la Brucine. La fève de Saint Ignace contient : 60% de strychnine et 40% de brucine (chez Nux Vomica cette proportion est inversée).
Toxicologie
L’intoxication due à la fève de Saint Ignace est très proche de celle due à la noix vomique :
Elle se manifeste par une atteinte progressive des muscles de l’organisme : spasmes et tétanisation. Les muscles locomoteurs sont touchés les premiers, suivis par les organes internes : atteinte digestive avec vomissements violents, puis cardio-respiratoire aboutissant à la mort.
La strychnine est extraite des graines contenues dans les « fèves ». Elle est surtout utilisée comme poison contre les espèces nuisibles, mais a également été utilisée dans la préparation de médicaments pour le traitement de certains types de paralysie. Elle a également été utilisée comme produit euthanasiant chez les carnivores domestiques.
Signes du remède
1) Signes mentaux
- humeur changeante
- irritabilité
- intolérance à la contradiction
- hypersensibilité aux impressions extérieures
- suite de chagrins et déceptions
- soupirs involontaires
- recherche la solitude
2) Signes généraux
- tendance marquée aux spasmes de toute nature, digestifs (crampes d’estomac, constipation), respiratoires (toux spasmodique), tics nerveux
- aversion pour le grand air
- recherche des sources de chaleur
- aversion pour la fumée de tabac
Usages
1) Usage humain
- trac, anxiété
- suites de chagrins, déceptions
- spasmophilie
- troubles du sommeil
- dépression nerveuse
2) Usage vétérinaire
- anxiété
- spasmes, digestifs / respiratoires
- convulsions
- suites de chagrin
- troubles cutanés compulsifs
Exemple d’utilisation
Ignatia pourra être prescrit chez tout animal présentant des spasmes nerveux, digestifs ou respiratoires, voire des troubles cutanés compulsifs comme le prurit « sine materia ». Il faudra alors le différencier de Nux Vomica, dont il est très proche. Chez Ignatia l’hypersensibilité aux reproches, contrariétés et contradictions est très importante.
Cas clinique
Madame D. vient me consulter avec une petite chatte persane. Cette dernière fait des crises d’épilepsie alors qu’elle a été mise sous Gardénal (ND). Par ailleurs, son état général est excellent. Miracle de l’écoute et de l’observation homéopathique, madame D. me dit : « cette petite chatte fait une crise d’épilepsie dès qu’elle est contrariée ou qu’on lui refuse quelque chose« . Le remède est tout trouvé, je lui prescris une dose d’Ignatia en 30 CH avec arrêt du Gardénal (ND). La guérison est immédiate, les crises ne se sont plus jamais reproduites.
Cet exemple montre que, d’une part l’homéopathie est généreuse et permet une guérison immédiate à l’écoute d’une simple phrase, et que d’autre part, si le remède est bien choisi, il ne doit pas être répété, sauf en cas de rechute éventuelle.